Interview de l’illustratrice dans le jeu vidéo Snow White VN

Qu’est-ce qu’un VN ? C’est l’abréviation pour « visual novel » un type de jeu vidéo narratif, qui s’apparente à des questionnaires à choix multiples ; les embranchements vous mènent à différentes situations et souvent, différentes fins à l’histoire. En français québécois on parle également de « roman vidéoludique » ; les traductions peuvent varier puisque sur Steam on parle de « roman graphique » et globalement, on peut aussi trouver la traduction littérale de « roman visuel ». Ce genre de jeu vidéo textuel est initialement très populaire au Japon.

Quant au jeu vidéo Snow White VN, il s’agit d’un jeu indépendant français. Né de trois co-auteurs, Louise, Boris et Marie-Aure, il est fraîchement sorti à au printemps dernier*. Cette histoire retrace, sur un ton décontracté et une approche plus contemporaine, le conte traditionnel de Blanche-Neige.

Snow White VN : couverture pour la version internationale anglaise
Snow White VN : couverture du jeu vidéo pour la version internationale anglaise

Aujourd’hui on fait donc la connaissance de Marie-Aure de Tarragon, l’illustratrice du Visual Novel « Blanche-Neige » ou « Snow White VN » dans sa version internationale anglaise !


Qui es-tu ? Et qu’est-ce qui t’a amenée au genre vidéoludique du VN ?

Je suis Marie-Aure, illustratrice depuis 15 ans maintenant dans la création d’images publicitaires comme des faire-part et visuels de magazines, mais aussi des livres illustrés – conte, artbook, fanzine – ou d’autre format print comme le jeu de cartes « Oracle des Expressions »… Et exposition comme celle des « Nymphes ». Avant de rencontrer les co-auteurs de ce qui deviendra Snow White VN, je connaissais certes le genre « visual novel » mais je n’y avais joué qu’une fois – je me souviens, c’était tiré de la série Star Fighter, signé par HAMLET Machine. Mais dont l’univers est très différent de notre VN Blanche-Neige !

En revanche Louise, l’autrice des textes, et moi-même avions joué plus jeunes à des « livres dont vous êtes le héros ». Donc au lancement de Snow White VN, en 2014, c’est assez naturellement que la discussion s’est orientée vers un système de jeu où la progression se fait par choix. Ce n’est que plus tard, toutefois, que nous avons découvert le logiciel Visual Novel Maker* qui correspondait au gameplay recherché pour l’expérience de jeu dans Blanche-Neige.

Quel a été ton rôle au sein de ce jeu, dans la conception ? Que peux-tu nous dire de la coopération avec les membres de l’équipe ?

Tout débute avec des mots, des descriptions ou des dialogues, qui jalonneront la progression du joueur : Louise, notre auteure, a dressé l’arborescence des choix sur PowerPoint et le texte avec le déroulé de l’histoire, en français. Ensuite, j’ai été impliquée directement dans les autres phases : concept et charadesign, créations de visuels 2D et enfin, intégration pour de nombreux tests avec notre développeur, Boris.

C’était assez nouveau pour moi et même si le projet n’était pas en « full time job », ces quelques années ont été bien remplies. Le VN « Blanche-Neige » est le premier jeu vidéo auquel je participe et comme j’en suis l’unique illustratrice, j’ai pleinement appréhendé la chaîne de production et d’intégration inhérente à la création visuelle sur un Visual Novel.

En l’occurrence, mon travail a démarré avec une phase de conception de personnages – des croquis préparatoires que j’ai soumis au reste de l’équipe ; c’est surtout sur Blanche-Neige, le personnage principal, qu’ont eu lieu des discussions. Mais ça a été facile, j’ai bénéficié de beaucoup de liberté au niveau du charadesign.

Le personnage de Blanche-Neige, Snow White, incarné par le joueur dans le Visuel Novel éponyme
Le personnage de Blanche-Neige, Snow White, incarné par le joueur dans le Visuel Novel éponyme

Après validation, je suis passée à la couleur – des couleurs que j’ai d’ailleurs simplifiées pour qu’elles passent à l’écran. Et pour y passer moins de temps aussi. Car, comme je le disais plus haut, je suis la seule illustratrice de ce projet ; je me suis occupée de toutes les phases de développement pour Snow White VN, de la création des visuels initiaux à la production d’images finales incluant tous les assets : les sprites (les bustes avec différentes expressions faciales), les décors, la composition et l’illustration des scènes. Ainsi qu’une partie de l’interface utilisateur (UI/UX) : design des boutons par exemple, choix typographique, en collaboration avec le développeur.

Le projet a été ponctué de retours réguliers, avec Boris le programmeur et Louise la conceptrice du jeu. Des aller-retours avec Louise au début puisqu’elle a sorti plusieurs versions ; puis l’essentiel de la collaboration s’est tenu avec Boris en raison des contraintes de format et de résolution en jeu. À cette dernière étape de conception, c’était en mode essai – erreur. Ont surgi de nombreuses questions de portabilité : ordinateur, téléphone… Actuellement le jeu est disponible pour ordinateur uniquement (Windows seulement en raison du support Visual Novel Maker).

En parallèle de l’illustration, as-tu pris en charge d’autres postes au sein de l’équipe sur Snow White VN ?

Oui, tout à fait !

  • Le suivi de projet, en rappelant – gentiment – à l’ordre pour avancer le code ou intégrer la musique, par exemple ;
  • L’intégration – via l’apprentissage de Visual Maker : j’ai inséré les bustes des personnages et les décors, effectué les flips d’images, réglé des problèmes d’affichage notamment la fluidité des transitions ;
  • La traduction du français vers l’anglais – en restant le plus proche possible de l’intention du texte français.

Quid du choix de réaliser un jeu indé ?

A la base, nous projetions de devenir éditeur de jeux : lancer deux ou trois jeux vidéo, en développant notre propre plateforme de création, et ensuite, inviter d’autres créateurs, qui puissent se l’approprier.

Donc le Visual Novel Blanche-Neige s’inscrivait dans le lancement de cette plateforme. Toutefois, c’était trop ambitieux pour un premier jeu. Surtout que nous avions nos vies personnelles et professionnelles à temps plein ! Et que, hum, nous étions novices dans l’édition vidéo ludique.

De fait, l’évolution du projet entre 2014 à et 2022 s’est déroulée en deux temps :

  • De 2014 à 2018, avec une phase de recherche et développement pour créer notre propre plateforme,
  • De 2018 à 2022, avec une phase d’adaptation sur un outil existant du premier jeu vidéo envisagé, Blanche-Neige.

Utiliser un logiciel de création de jeu vidéo nous a permis d’apprendre à notre rythme et d’avoir la satisfaction de sortir un premier jeu. Même si en l’occurrence, Snow White VN n’a pas été pensé à l’origine pour être développé spécifiquement sur Visual Novel Maker, les possibilités de gameplay offertes parce ce logiciel correspondaient à notre projet de conte.

Snow White VN, le Visuel Novel Blanche-Neige réalisé avec VN Maker, page de crédits
Snow White VN, le Visuel Novel Blanche-Neige réalisé avec VN Maker, page de crédits ; sortie française en décembre 2022 et anglaise en mars 2023

Pourquoi un conte ? Et pour qui ?

Tout d’abord, « Blanche-Neige » est une histoire connue du grand public et elle est donc susceptible de rassurer les joueurs. Ensuite, c’était plus facile à gérer pour nous : comme nous connaissions nous aussi l’histoire de ce conte, nous pouvions nous concentrer sur la création de mini-jeux à l’intérieur de l’intrigue principale. Ces mini-jeux dynamisent le rythme de lecture dans l’expérience de jeu.

Enfin, nous avons choisi d’adapter l’une des plus anciennes versions du conte originel de Blanche-Neige, celle des frères Grimm – pas celle de Disney – dont la fin se révèle plus nuancée. Dans notre adaptation également, le niveau de langue et même le ton diffèrent de celui d’un conte classique : nous avons opté pour un ton léger et un niveau de langue courant voire parfois presque familier. Ainsi l’humour naît du décalage par rapport à l’attendu. Idem pour les sessions de cache-cache où différentes possibilités s’offrent au joueur… Avec plus ou moins de succès !

En raison de son adaptation moderne, ce visuel novel Blanche-Neige s’adresse aussi bien au jeune public qu’aux joueurs plus âgés, occasionnels ou non et désireux de se détendre. Tous ceux qui ont envie de renouer avec les livres dont nous étions les héros lorsque nous étions plus jeunes. Enfants et adultes qui veulent redécouvrir activement l’histoire de Blanche-Neige. Même si l’histoire ne change pas !

Un jeu à game over ! Snow White VN dispose d’un arbre de choix assez punitif, pourquoi ?

Ce serait trop facile s’il n’y avait pas de game over ! Nous avions la volonté de corser les choses – mais sans trop frustrer les joueurs, en les forçant à retourner au début du jeu. La version actuelle du gameplay offre un équilibre entre les différents game over et les sauvegardes avant les choix principaux. Le joueur peut perdre plusieurs fois mais il ira au bout du conte, quoi qu’il arrive.

Si c’était à refaire : IA art ou pas ?

Objectivement, non ! J’aime tout faire moi-même. En tant qu’illustratrice, j’aurais l’impression de renier ce que je suis. Par contre, peut-être, je m’en servirais sur les décors moyennant de les retoucher. Il est certain que je gagnerais du temps en collaborant avec une IA sur les backgrounds ; sur les personnages en revanche, j’aime trop les dessiner pour les confier à une IA. En résumé : pas question de tout laisser à une IA. 

Un prochain jeu dans le viseur ?

Oui, un jeu vidéo de plateforme avec Unity cette fois ! En pixel art. Juste un projet à l’heure actuelle, animé d’une vraie envie. Affaire à suivre😉

Je vous souhaite bonne chance et bonne inspiration pour la suite alors ! Merci Marie-Aure pour cette interview !


*Quelques liens pour aller plus loin :

Ou laissez-moi un commentaire

Filtres sur Instagram : triche ?

Est-ce de la triche que d’utiliser un filtre pour publier une image ?

Une illustration / un portrait / un décor

Pour partager une illustration, clairement oui, à mon avis. Mais attention ! Je parle de filtres automatisés comme ceux proposés par l’application « photo » de Google, l’application Instagram, etc. Les filtres de réglages inhérents aux logiciels de dessin comme Photoshop, Medibang Paint, etc. font à mon sens partis de la création numérique. Pourquoi ? Parce que c’est à l’auteur du dessin de communiquer une ambiance, une émotion, un sens de lecture ; lorsqu’on utilise un réglage type correction sélective  » hue / saturation  » (hue = couleur, teinte, coloris) on reste relativement maître de ses choix et donc de sa création. A contrario, si l’auteur délègue ses couleurs finales à un logiciel au moment du partage… Ça me dérange davantage. Pour l’exemple, voici un test sur une de mes illustrations  :

Comparatif : version originale de mon illustration suivie de variantes générées avec différents effet de filtres automatisés

Car au final, il ne s’agit plus d’une œuvre originale mais d’une œuvre composite d’une certaine manière : une œuvre avec le dessin, l’encrage ou les valeurs de l’auteur, épaulées par le calibrage artificiel et intelligent réalisé par le développeur de l’application tierce (qui est aussi un auteur). En revanche, en cas de panne créative, pourquoi ne pas tester différents réglages automatisés type Instagram / Google puis choisir une ambiance préalable à une complète colorisation ultérieure ?

Une scène incluant un travail en cours (croquis)

Pour publier une mise en scène, comprenant un décor et une création illustrée ou en cours, ça se discute. J’ai vu de belles choses chez Lÿa – pour Les Illustrations de Lÿa – par exemple. Et il m’est arrivée de tester la chose pour rapidement compenser un défaut de lumière ou restituer l’humeur dans laquelle je dessinais au moment de poster :

Comparatif : trois photos de scènes croquées, la version originale suivie de sa version avec effet de filtre réchauffant

Ici je considère que l’image n’est pas uniquement représentée par le dessin ; le dessin est une partie de l’œuvre et c’est la photographie qui prime sur l’illustration. J’estime que je partage un moment et que le cliché image ledit moment, situe l’action en cours dans un contexte sensitif (par exemple : le bien-être avec une prépondérance de couleurs chaudes). En gros : l’œuvre ici, c’est la photo et d’ailleurs, je signe le croquis mais je n’appose pas mon logo sur ces photographies-là – cf. plus haut avec l’œuvre composite.

Une photographie pure et dure

Pour le partage de photographies, là aussi, tout dépend de la finalité même si l’effet rétro s’est largement démocratisé jusque dans les galeries professionnelles – je pense au Yellow Corner de Nantes notamment. Je penche pour la même position que celle des illustrations décrite plus haut : oui si vous maîtrisez vos réglages à la main, sinon non. Pour en avoir discuté avec deux amies, l’une prend soin de partager ses photos telles quelles avec la fière mention #nofilter ; l’autre affectionne particulièrement les effets rétro et ne lésine pas sur son application. Il est vrai que les filtres apportent une tonalité souvent riche et, même si elle détruit en partie l’image (adjonction de bruit, disparation de teintes), elle a le mérite de donner un cachet à nombre de clichés. Exemple sur une de mes photographies de bougies – un lotus :

Comparatif :  ma photographie originale suivie de versions générées avec différents effet de filtres automatisés

J’ai le sentiment que, ceux qui utilisent les filtres automatisés sont davantage friands de couleurs que de formes. Les filtres Instagram et Google renforcent tant les teintes, les ombres ou les lumières, que la composition semble perdre en importance dans l’histoire que raconte la photographie. Toutefois, mon propose se borne aux illustrations puisque ce blog y est consacré ^.~ Donc si je reparle du sujet, ce sera sur mon site de photo, MDstudio !

Et vous, vous utilisez les filtres pour partager vos dessins et illustrations en réseaux ?

Ou laissez-moi un commentaire

Concevoir une illustration pour le web

yrial in sight
illustration, marque & logotype – vue pour mobile / téléphone / smartphone & tablette

On se sert beaucoup de photographies pour alimenter les contenus en ligne : une belle / grande image happe le regard, incite à l’engagement, positionne rapidement le produit ou service – je ne reviens pas sur le bagage marketing – communication de l’intérêt des visuels. Qu’il s’agisse de sites d’informations, de sites web vitrine, de boutiques en ligne, de blog ou de réseaux sociaux, une image vaut toujours mille mots.

illustration d’accueil, titre et promesse de la marque – vue pour desktop / ordinateur

Or les photographies n’ont pas la quasi-exclusivité dans ce domaine : les illustrations y ont une petite place ! Ok sur le principe mais concrètement ?

Du temps où l’on construisait des pages non-responsive, il était simple de passer commande et d’y répondre : telle taille, telle résolution, tel sujet à traiter, tel poids de fichier. Éventuellement des items sur des calques transparents (que IE gérait très mal et qu’il fallait hacker en CSS lors de la mise en page). Le plus compliqué qui pouvait se produire, entre guillemets, c’était de produire un pattern : un motif qui puisse se répéter soit sur un axe x, soit un sur axe y, ou les deux. Pour résumer, l’illustrateur livrait une image comme une commande de tableau : une image à dimensions et à proportions fixes, affichée à 100%. Il subsistait des surprises entre les tailles et la colorimétrie des écrans clients mais ça s’arrêtait là, en gros.

imbrication d’illustration en header et background – vue pour desktop

Puis les tailles d’écrans des ordinateurs ont commencé à s’harmoniser, tandis que les supports et les types de réseaux s’étendaient au profit des téléphones portables – smartphones et tablettes de résolution très variable. Du wap monochrome on passe à Internet, le vrai ! Et finalement, les webdesigners / graphistes web / intégrateurs s’engagent dans un design responsive : la conception web qui s’adapte au support, quel qu’il soit.

En conséquence, côté illustrateur, concevoir une image percutante de nos jours demande un peu plus de souplesse et d’imagination. Tout d’abord, il faut « relever » les principales situations où l’image apparaîtra :

  • desktop – au moins un format d’écran
  • tablette – en version portrait et paysage
  • smartphone – idem, les deux orientations

Puis se demander si le message sera conservé, si l’image restera lisible :

  • L’image sera-t-elle tronquée et comment ?
  • Que reste-t-il de visible une fois l’image redimensionnée au support ?

comparaison entre vue pour téléphone et ordinateur : le décor en background disparaît

C’est d’autant plus vrai si votre dessin accueille du texte, qu’il soit déjà aplati dans l’image ou rajouté dynamiquement par-dessus. A ce stade, vous pouvez normalement établir un ou plusieurs canevas. Pour ma part, je démarre mon étude en 72dpi à partir de screenshots issus de la maquette conceptuelle ou de la version bêta ou + (suivant l’avancement du projet). Il est intéressant à ce stade de gribouiller plusieurs compositions, de manière à décider du type de formats / nombres de variantes :

  • Quel format livrer pour couvrir ses différentes possibilités ?
  • Faut-il une image adaptée à chaque situation ?

quadrillage pour une illustration* en vue ordinateur

même quadrillage, même croquis d’illustration* pour vue téléphone et tablette

Là vous devez normalement avoir un bon échange avec l’intégrateur du projet : s’il est prévu d’importer une image par media (en css) ou s’il est au contraire demandé un visuel global. Je vous fais grâce de toutes les modalités du CSS3 qui sont riches ! Chacun son métier :-p

Ensuite vous pouvez vous lancer dans votre créa, en belle définition pour être à l’aise, à partir de vos crayonnés en basse déf 🙂 Sans oublier les validations intermédiaires avec le client !

une illustration de décor pour un header qui accueille un texte dynamique par dessus

Et vous préparez mentalement à ce qu’il y ait des surprises XD


Ceci reste vrai quel que soit le medium que vous utilisez : traditionnel ou numérique, 2D ou 3D. Évidemment, tout cela demande à évoluer lorsqu’on pourra visiter un espace web en 3D – véritablement en 3D comme avec Oculus Rift ou HTC Vive pour n’en citer que deux ! Hâte de voir l’évolution de la toile dans les prochaines décennies !

*Pour l’anecdote, entre le moment où j’ai démarré cette illustration et aujourd’hui, le thème WordPress de mon portfolio a changé ses préconisations en matière de taille d’image… Résultat, ça ne correspond plus à ce que j’avais anticipé. Donc pour le moment, je garde le header issu de Tempus Fugit !


Et vous, vous dessinez pour quel media ?

Ou laissez-moi un commentaire

Compte-rendu vernissage Mangasia

Parce que je comptais bien parler de Mangasia en parallèle de l’expo à Luce Courville, mais que j’ai d’abord confié l’article pour une parution No-Xicienne.

Voici mon compte-rendu sur le vernissage de l’exposition Mangasia !

Au Lieu Unique à Nantes, le vendredi 29 juin 2018


… Un formidable travail de collection et de présentation !

Taiwan, Corée du Sud, Indonésie, Japon, Chine, Hong Kong, Philippines, Inde, Thaïlande, Singapour … Plus de 20 pays (ou territoires) sont explorés : les bandes-dessinées semblent affluer de toute part à Mangasia ! C’est impressionnant de voir la richesse et la diversité qu’il nous est proposé de découvrir, le plus souvent remis en contexte et séquencé par thème, ce qui offre plus qu’un simple catalogue – ce que je craignais au départ.

La surface d’exposition paraît tout de suite confortable : le Lieu Unique offre une grande salle, scénarisée en six sections pour l’occasion. Comme lors des précédents évènements, le visiteur est guidé dans une ambiance tamisée en clair-obscur par des textes en Français comme en Anglais – qui lui décrivent un type narratif ou définissent un genre d’œuvre. En parallèle, une frise historique nous raconte les principaux évènements sociaux (guerre et paix, élections et prises de pouvoir…) qui jalonnent les parcours de vie et influencent de fait les créateurs, dans leur liberté comme dans leur censure, dans leurs récits et leurs approches.

Qu’il s’agisse de manga Japonais, de komiks Philippins, de manhua Coréens ou de one-baht Thaïlandais, je suis allée de découverte en découverte. J’ai vraiment apprécié y trouver des planches originales et des ouvrages en couleurs comme en noir et blanc, de toutes les époques ; j’ai adoré l’espace sur les Yokaï, le bestiaire surnaturel et les fables en général avec le dieu singe, ainsi que la relative parité entre héros et héroïnes en général. D’autant qu’il y a un petit espace lecture pour feuilleter directement !  J’ai été impressionnée par la gigantesque estampe sur bois en trois panneaux. Quant aux curieux de plus de 16 ans, ils peuvent se documenter dans un espace réservé aux « dessins de printemps » (shunga mais aussi yaoi, yuri) et aux muzan-e « dessins d’atrocités ». Plus grand public, sont présent des références au cosplay et à l’animation…

… Bien qu’en comparaison du foisonnement d’œuvres papier qui nous sont présentées, on trouve le numérique plus rare. Alors que certains textes citent des projets d’adaptations de bd à l’écran en Inde et aux Philippines par exemple, c’est surtout le Japon qui m’a semblé présent en termes de diffusion sur place : quatre zones de projections avec notamment des extraits d’Astro Boy, de Princess Saphir et une performance de la vocaloid Hatsune Miku, ainsi qu’une interview du dessinateur Naoki Urasawa (Pluto, Billi Bat, Monster…). Pour diverses raisons, il a sans doute été plus aisé de se procurer ses enregistrements.


Personnellement, j’apprécie que soit expliqué au grand public la diversité des œuvres et surtout, des sujets et des lecteurs ou spectateurs : il y a 30 ans et pendant longtemps, une censure importante avait été appliquée en France sur les programmes télévisés – du fait d’une méconnaissance des animés, dans son rapport audience – contenu. C’est un sujet que l’on aborde dans les conférences No-Xice justement. Et aujourd’hui, à l’exposition Mangasia, un autre pas est fait pour expliquer qu’il existe des bandes-dessinées et animés pour les petits, les adolescent.e.s, les jeunes adultes, les salary men / woman, etc. Et ça, ça fait plaisir !


L’exposition « Mangasia, Merveilles de la bande dessinée d’Asie » – du 30 juin au 15 septembre 2018. Je vous recommande sincèrement d’y aller ! Si vous voulez voir quelques photos, je laisse toujours la primeur à No-Xice ^-^

Compte-rendu par Saisei – le 3 juillet 2018

Ou laissez-moi un commentaire

Évolution du site avec Twenty Seventeen part.3

Suite des évolutions avec le thème WordPress « Twenty Seventeen » ! Aujourd’hui je vous parle graphisme au service du contenu et plus particulièrement, du parallaxe – ou comme ici, de l’effet parallaxe.

Tout d’abord, pourquoi avoir autant attendu le parallaxe alors que je le proposais en clientèle ? J’avoue que, comme je juge les blogs globalement obsolètes comparés au réseux sociaux, j’avais opté pour le moins d’actions possibles – le moins de clics donc – pour arriver à l’information.

L’autre raison aussi est le probable manque de référencement avec un site web organisé purement en parallaxe – comprendre : chaque lien du menu supérieur renvoie à une section de la page d’accueil et non pas à une page indépendante. Le scénario de visite s’en trouve facilité pour l’utilisateur (qui se contente de scroller) mais le maillage interne au site devient quasi nul, les liens entrants ne renvoient que vers une seule page (la page d’accueil), etc. Les raisons restent multiples.

Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer au parallaxe. Un client ou une cliente dont l’activité débute et se conclut en visu peut tout à fait se satisfaire d’une page vitrine, d’une organisation en one page. D’autant que cette présentation se révèle séduisante en terme d’approche. Pour Yrial in Sight, le défilement des sections en valorisant certaines illustrations favorise la présentation de mon univers :

Défilement des sections sur la page d'accueil d'Yrial in Sight
Défilement des sections sur la page d’accueil d’Yrial in Sight

Par ailleurs, j’ai certes opté pour une présentation en parallaxe mais le menu principal et le bas de page appellent des pages distinctes des sections. Les sections offrent chacune une introduction aux différentes pages et vous invitent à en découvrir d’avantage.

Notez qu’il est tout à fait possible de convertir le thème WordPress Twenty Seventeen en pure parallaxe ! Une fois vos sections crées, vous indiquez les liens de menu principal comme vous le faites avec les liens dans une page ; vous vous souvenez des ancres < a name= »monlien » > et des liens de type « monsite.com/mapage/#monlien » ? Ben voilà !

Voilà pour les nouveautés. Et vous, avez-vous déjà été tenté par du parallaxe ?

Autres articles sur le même sujet :

 

Ou laissez-moi un commentaire

Évolution du site avec Twenty Seventeen part.2

Suite des évolutions avec le thème WordPress « Twenty Seventeen » ! C’est chose faite même si c’est encore perfectible ^__^

Depuis le dernier article, j’ai remanié les étiquettes et les catégories :

Sur la version antérieure à 2016, l’insertion de sujets (catégories actuelles) et de tags (étiquettes actuelles) s’est faite progressivement et parfois avec des redondances. A l’origine, du fait de ma présence sur Deviant Art (en globish),  le blog Lumière Elfique était en français – anglais et le site web Yrial in Sight en anglais :

  • D’où les sujets systématiquement indiqués en langue anglaise, tandis que les étiquettes fournissaient une traduction française – aujourd’hui, les catégories comme les étiquettes sont en français ;
  • D’où les termes anglais comme « digital art », « traditional art » ou « fan art » qui peuplaient encore récemment mon nuage de tags car je les avais complètement intégré à mon vocabulaire.

Ici, j’ai préféré repenser le scénario de visites : qu’est-ce que j’ai le plus envie de vous montrer en ce moment ? Il en résulte un tri magistral dans les sujets proposés – soient des regroupements conséquents dans les articles publiés. Et ce, autant pour les catégories « sujets » et les étiquettes « tags ».

nouvelle organisation des catégories pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone
nouvelle organisation des catégories pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone

J’ai aussi opté pour un séquençage clair des liens de navigation principaux : fini les menus latéraux ! Place à un grand espace pour les images et les textes – je suis actuellement sur les articles pour favoriser les liens en internes plus profond d’un projet à l’autre. Ensuite, du basique : un menu supérieur renforcé d’un bas de page avec les suggestions de visite.

J’espère que la navigation s’en ressent !

Voilà pour les nouvelles techniques. Je suis toute ouïe sur vous avez des retours à ce stade : )

Ou laissez-moi un commentaire

Évolution du site avec Twenty Seventeen part.1

Depuis l’apparition du thème WordPress « Twenty Seventeen » l’an dernier, je songeais fortement à l’adopter ! Surtout pour sa « home page ».

Yrial in Sight a ainsi changé de tête samedi dernier ! Rassurez-vous cette version est évolutive : il manque l’ambiance qui caractérise le blog et les pages du site depuis sa création. Même si on évolue avec le temps.

nouvelle page d'accueil pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone
nouvelle page d’accueil pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone

Pour le lancement, je me suis concentrée sur le contenu et plus particulièrement sur les textes de présentation et d’accompagnement !

Jusqu’alors j’ai adopté ici un ton humoristique pour me présenter, préférant déléguer aux images parodiques le soin de me présenter. L’exposition démarrée en juin m’a amenée à revoir ma biographie sous un autre angle, entre professionnelle et fanzineuse, entre sérieux et décontraction. Ce texte a été la première pierre pour l’évolution en 5.0 d’Yrial in Sight :

  • Vous disposez maintenant de réelles introductions aux différentes sections du site – actualités – blog & partages – galeries d’illustrations – infos + contact
  • Une vraie présentation me concernant avec l’idée directrice de ce site et du blog d’origine, plus un petit aperçu de mon parcours – et ce, même si je vous laisse pour le moment les mentions parodiques en parallèle ^.~

En plus de l’adaptation graphique (typographie, charte graphique, visuels d’habillage), je suis en train de repenser la navigation par mots-clés. J’envisage aussi une nouvelle modernisation de la page « info+contact », car, même si les informations communiquées sont toujours d’actualité, elles ne sont guère visitées. Enfin, je compte revoir les tailles des images insérées avant l’import sous WordPress, ainsi que les liens internes au blog et au site

nouvelle page de présentation pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone
nouvelle page de présentation pour Yrial in Sight vue sur mobile / smartphone

Pour le moment, soyez indulgents car j’y consacre mon temps libre ! Et contrairement à ce que je préconise pour les clients, j’ai choisi de ne pas travailler sur une base + url à part, afin de m’économiser l’url rewriting indispensable aux liens en durs (et non relatifs) pratiqués par WordPress. Ce qui signifie que je travaille en direct.

La suite très prochainement. N’hésitez pas à me faire part de vos suggestions entre-temps ^__^

Et vous, utilisez-vous WordPress ? Si oui, quel thème ?

 

 

Ou laissez-moi un commentaire

Carnet de croquis sur papier gris

On dessine souvent sur un papier blanc. Vous aussi, pas vrai ^.~ ? Parfois on trouve du papier noir et on se met à faire l’inverse : plutôt que partir du blanc, on part du noir et on dessine en blanc – partir du sombre pour aller vers le clair.

Et il y a l’intermédiaire : partir du gris – c’est l’objet de l’article d’aujourd’hui !

Ici, mon papier est déjà grisé : il s’agit du « The Grey Book » de Hahnemühle, toucher lisse agréable et suffisamment épais (120gr/m2) pour différentes techniques à l’encre. Première esquisse !

Sketch Dailies - dessin quotidien
Gribouille de petite bouille – premier essai sur Shy Violet de Rainbow Land

Le papier gris me rappelle la préparation de la feuille papier passée à la mine de plomb, comme ce que je faisais pour les croquis de main il y a trois ans :

Évidemment, l’approche reste différente : la mine de plomb s’efface / s’éclaircit facilement, de même, elle s’estompe à nouveau (ou s’assombrit) tout aussi simplement. Autrement dit, le support évolue au fur et à mesure du dessin. L’avantage du passage à la mine de plomb par rapport au papier déjà grisé, c’est qu’on peut doser soit-même l’intensité du ton pour l’arrière-plan. Alors pourquoi changer de technique ? Parce que j’étais curieuse de tester autre chose, pardi ! Et qu’avec du papier gris, on ne finit pas les mains noircies X)

Autre avantage – l’apposition d’encres qui permettent d’aller vers le franchement blanc ou le franchement noir :

croquis sur papier gris
myself dans un costume de super héroïne : rapport à l’air et à la sublimation d’éléments

 

Donc voilà, c’est mon premier essai sur papier gris déjà fait en traditionnel – bien qu’ en digital, il m’arrive déjà de travailler ainsi : pour le chakram de Lila (le travail fini) je me suis concentrée sur les reflets du métal, la texture de la poussière, les rayures de l’usure :

 

J’ai réutilisé cette technique pour des esquisses plus rapides comme la rencontre entre Titan et l’enfant, le charadesign de Janet Been, mes crayonnés avant couleur de Isle in Sight (îles en vue, avec un perroquet) ou mon yak rigolard :

 

Partir d’une teinte entre le blanc et le noir reste certainement un basique ! Tout comme le fait de travailler d’abord en niveaux de gris, pour se concentrer sur la composition, la texture et les valeurs, avant de passer à la couleur. Reste à trouver les outils qui me conviennent en traditionnel pour cet exercice. Suite au prochain épisode dans la journée !

Et vous ? Vous partez d’un fond blanc, noir ou  gris ?

__

références citées :

Ou laissez-moi un commentaire

Drawings trends & art challenges

On en entend parler, ils sont nombreux mine de rien !

Les « tendances dessineuses » ou « challenges artistiques » semblent fleurir sur Internet – en particulier, sur Twitter que je suis plus que tout autre réseau social. En anglais ou globish*, ces « drawings trends » ou encore « art challenge » motivent régulièrement des centaines voire des milliers de dessinateurs autour de techniques ou de thèmes communs, souvent avec une saisonnalité.

En voici quelques-uns, par ordre calendaire :

#learnuary
– Mois de janvier, on partage un tutoriel sur un sujet au choix.

#faebruary
– Mois de février, dessin d’inspiration fantastique et féérique : environnement / décor, personnage de conte – humains ou créatures – pour des créations mignonnes ou effrayantes, paisibles ou facétieuses.

#mermay
– Mois de mai, dessin de sirène, au choix / libre a priori.

#JuneFae
– Mois de juin : fantasy comme pour février, avec des fées (Fairies), lutins (Pixies), elfes de maison et autres gobelins (inspiration > Elves, Brownies, Hobs, Goblins, Hobgoblins…)

#junicorn
– Mois de juin : licornes, dessin libre a priori.

#JuneBug
– Mois de juin : insectes à l’honneur ! Papillons de jour, papillons de nuit, scarabées, coccinelles, abeilles… Dessin libre.

#Smaugust
– Mois d’août : dragons ! A priori dérivé de Smaug, hein vu le nom ^^ Dessin libre.

#Sketchember
– Mois de septembre : crayonnés, croquis, tout semble permis au crayon gris !
(crayon à papier, crayon de papier, crayon de bois, du rough ou un truc bien léché, comme vous voulez). Dessin libre.

#INKtober
– Mois d’octobre, dessin à l’encre traditionnelle exclusivement. Sujet quotidien fourni à titre d’inspiration sur la « prompt list » inktober et initié par Jake Parker.

#gnomevember
– Mois de novembre, dessin de gnomes et par extension, lutins, farfadets, leprechauns, nains de jardin (garden gnome), voire petits trolls suivant leur représentation. Sujet libre a priori.

 

Les challenges intemporels :

#Sketch_Dailies
– Toute l’année, du lundi au vendredi, un thème, technique libre ! Sujet quotidien fourni par Sketch_Dailies.

#FairyFriday ou #faeryfriday
– Tous les vendredis de l’année, principe dérivé de #faebruary et #junefae > le vendredi, c’est féérie ! Sujet libre, initié par Meredith Dillman alias Faierie Friday.

La façon de procéder reste la même :

  1. Dessiner (selon le thème, exemple une sirène…)
  2. Poster le dessin en ligne (sur Twitter ou autre réseaux sociaux)
  3. Étiqueter avec le mot-clé du thème (ici le hashtag #faery[…] selon l’exemple)

 

J’écris cet article car c’est quelque chose qui m’a manqué lorsque je m’y suis intéressée : une liste indicative de ce qui se fait, avec lien direct vers la source d’origine pour chaque challenge participatif. Bien évidemment, les tendances naissent, vivent et s’éteignent, certaines ne rencontrent pas leur public ou leurs auteurs.

Voilà pour ce petit tour d’horizon, qui je l’espère, en inspirera quelques-uns ! C’est toujours sympathique et chaleureux de se retrouver dans une tendance à certains moments ; voir ce que les autres ont imaginé et réalisé sur le sujet, découvrir d’autres artistes et se faire découvrir en retour : )

 

N’hésitez pas à me communiquer d’autres challenges que vous aimez : )

Et bon dessin à tous \^o^/

_____

*globish = global english

Ou laissez-moi un commentaire

Oreilles pointues, turlututu.es !

J’ai vraiment un truc avec les oreilles en pointes et / ou évasées – en dehors des elfes, je veux dire ^^

Les rares fois où je dessine des êtres vivants en dehors d’humains, il semblerait que ce trait ressorte sur d’autres de mes dessins / recherches. Quelques exemples :

croquis de yak, de fennec et de dragon
croquis de yak, de fennec et de dragon

bestiaire de renards
croquis de 2011 – bestiaire de renards

croquis 2009 - neko girl
croquis 2009 – neko girl

Donc forcément, on abouti à des choses de ce type !

croquis pour des oreilles en pointes extrapolées à partir d’oreilles standard

Voilà, c’était la petite parenthèse ; ) Vous aussi, vous avez une marotte ?

Ou laissez-moi un commentaire