Interview de l’illustratrice dans le jeu vidéo Snow White VN

Qu’est-ce qu’un VN ? C’est l’abréviation pour « visual novel » un type de jeu vidéo narratif, qui s’apparente à des questionnaires à choix multiples ; les embranchements vous mènent à différentes situations et souvent, différentes fins à l’histoire. En français québécois on parle également de « roman vidéoludique » ; les traductions peuvent varier puisque sur Steam on parle de « roman graphique » et globalement, on peut aussi trouver la traduction littérale de « roman visuel ». Ce genre de jeu vidéo textuel est initialement très populaire au Japon.

Quant au jeu vidéo Snow White VN, il s’agit d’un jeu indépendant français. Né de trois co-auteurs, Louise, Boris et Marie-Aure, il est fraîchement sorti à au printemps dernier*. Cette histoire retrace, sur un ton décontracté et une approche plus contemporaine, le conte traditionnel de Blanche-Neige.

Snow White VN : couverture pour la version internationale anglaise
Snow White VN : couverture du jeu vidéo pour la version internationale anglaise

Aujourd’hui on fait donc la connaissance de Marie-Aure de Tarragon, l’illustratrice du Visual Novel « Blanche-Neige » ou « Snow White VN » dans sa version internationale anglaise !


Qui es-tu ? Et qu’est-ce qui t’a amenée au genre vidéoludique du VN ?

Je suis Marie-Aure, illustratrice depuis 15 ans maintenant dans la création d’images publicitaires comme des faire-part et visuels de magazines, mais aussi des livres illustrés – conte, artbook, fanzine – ou d’autre format print comme le jeu de cartes « Oracle des Expressions »… Et exposition comme celle des « Nymphes ». Avant de rencontrer les co-auteurs de ce qui deviendra Snow White VN, je connaissais certes le genre « visual novel » mais je n’y avais joué qu’une fois – je me souviens, c’était tiré de la série Star Fighter, signé par HAMLET Machine. Mais dont l’univers est très différent de notre VN Blanche-Neige !

En revanche Louise, l’autrice des textes, et moi-même avions joué plus jeunes à des « livres dont vous êtes le héros ». Donc au lancement de Snow White VN, en 2014, c’est assez naturellement que la discussion s’est orientée vers un système de jeu où la progression se fait par choix. Ce n’est que plus tard, toutefois, que nous avons découvert le logiciel Visual Novel Maker* qui correspondait au gameplay recherché pour l’expérience de jeu dans Blanche-Neige.

Quel a été ton rôle au sein de ce jeu, dans la conception ? Que peux-tu nous dire de la coopération avec les membres de l’équipe ?

Tout débute avec des mots, des descriptions ou des dialogues, qui jalonneront la progression du joueur : Louise, notre auteure, a dressé l’arborescence des choix sur PowerPoint et le texte avec le déroulé de l’histoire, en français. Ensuite, j’ai été impliquée directement dans les autres phases : concept et charadesign, créations de visuels 2D et enfin, intégration pour de nombreux tests avec notre développeur, Boris.

C’était assez nouveau pour moi et même si le projet n’était pas en « full time job », ces quelques années ont été bien remplies. Le VN « Blanche-Neige » est le premier jeu vidéo auquel je participe et comme j’en suis l’unique illustratrice, j’ai pleinement appréhendé la chaîne de production et d’intégration inhérente à la création visuelle sur un Visual Novel.

En l’occurrence, mon travail a démarré avec une phase de conception de personnages – des croquis préparatoires que j’ai soumis au reste de l’équipe ; c’est surtout sur Blanche-Neige, le personnage principal, qu’ont eu lieu des discussions. Mais ça a été facile, j’ai bénéficié de beaucoup de liberté au niveau du charadesign.

Le personnage de Blanche-Neige, Snow White, incarné par le joueur dans le Visuel Novel éponyme
Le personnage de Blanche-Neige, Snow White, incarné par le joueur dans le Visuel Novel éponyme

Après validation, je suis passée à la couleur – des couleurs que j’ai d’ailleurs simplifiées pour qu’elles passent à l’écran. Et pour y passer moins de temps aussi. Car, comme je le disais plus haut, je suis la seule illustratrice de ce projet ; je me suis occupée de toutes les phases de développement pour Snow White VN, de la création des visuels initiaux à la production d’images finales incluant tous les assets : les sprites (les bustes avec différentes expressions faciales), les décors, la composition et l’illustration des scènes. Ainsi qu’une partie de l’interface utilisateur (UI/UX) : design des boutons par exemple, choix typographique, en collaboration avec le développeur.

Le projet a été ponctué de retours réguliers, avec Boris le programmeur et Louise la conceptrice du jeu. Des aller-retours avec Louise au début puisqu’elle a sorti plusieurs versions ; puis l’essentiel de la collaboration s’est tenu avec Boris en raison des contraintes de format et de résolution en jeu. À cette dernière étape de conception, c’était en mode essai – erreur. Ont surgi de nombreuses questions de portabilité : ordinateur, téléphone… Actuellement le jeu est disponible pour ordinateur uniquement (Windows seulement en raison du support Visual Novel Maker).

En parallèle de l’illustration, as-tu pris en charge d’autres postes au sein de l’équipe sur Snow White VN ?

Oui, tout à fait !

  • Le suivi de projet, en rappelant – gentiment – à l’ordre pour avancer le code ou intégrer la musique, par exemple ;
  • L’intégration – via l’apprentissage de Visual Maker : j’ai inséré les bustes des personnages et les décors, effectué les flips d’images, réglé des problèmes d’affichage notamment la fluidité des transitions ;
  • La traduction du français vers l’anglais – en restant le plus proche possible de l’intention du texte français.

Quid du choix de réaliser un jeu indé ?

A la base, nous projetions de devenir éditeur de jeux : lancer deux ou trois jeux vidéo, en développant notre propre plateforme de création, et ensuite, inviter d’autres créateurs, qui puissent se l’approprier.

Donc le Visual Novel Blanche-Neige s’inscrivait dans le lancement de cette plateforme. Toutefois, c’était trop ambitieux pour un premier jeu. Surtout que nous avions nos vies personnelles et professionnelles à temps plein ! Et que, hum, nous étions novices dans l’édition vidéo ludique.

De fait, l’évolution du projet entre 2014 à et 2022 s’est déroulée en deux temps :

  • De 2014 à 2018, avec une phase de recherche et développement pour créer notre propre plateforme,
  • De 2018 à 2022, avec une phase d’adaptation sur un outil existant du premier jeu vidéo envisagé, Blanche-Neige.

Utiliser un logiciel de création de jeu vidéo nous a permis d’apprendre à notre rythme et d’avoir la satisfaction de sortir un premier jeu. Même si en l’occurrence, Snow White VN n’a pas été pensé à l’origine pour être développé spécifiquement sur Visual Novel Maker, les possibilités de gameplay offertes parce ce logiciel correspondaient à notre projet de conte.

Snow White VN, le Visuel Novel Blanche-Neige réalisé avec VN Maker, page de crédits
Snow White VN, le Visuel Novel Blanche-Neige réalisé avec VN Maker, page de crédits ; sortie française en décembre 2022 et anglaise en mars 2023

Pourquoi un conte ? Et pour qui ?

Tout d’abord, « Blanche-Neige » est une histoire connue du grand public et elle est donc susceptible de rassurer les joueurs. Ensuite, c’était plus facile à gérer pour nous : comme nous connaissions nous aussi l’histoire de ce conte, nous pouvions nous concentrer sur la création de mini-jeux à l’intérieur de l’intrigue principale. Ces mini-jeux dynamisent le rythme de lecture dans l’expérience de jeu.

Enfin, nous avons choisi d’adapter l’une des plus anciennes versions du conte originel de Blanche-Neige, celle des frères Grimm – pas celle de Disney – dont la fin se révèle plus nuancée. Dans notre adaptation également, le niveau de langue et même le ton diffèrent de celui d’un conte classique : nous avons opté pour un ton léger et un niveau de langue courant voire parfois presque familier. Ainsi l’humour naît du décalage par rapport à l’attendu. Idem pour les sessions de cache-cache où différentes possibilités s’offrent au joueur… Avec plus ou moins de succès !

En raison de son adaptation moderne, ce visuel novel Blanche-Neige s’adresse aussi bien au jeune public qu’aux joueurs plus âgés, occasionnels ou non et désireux de se détendre. Tous ceux qui ont envie de renouer avec les livres dont nous étions les héros lorsque nous étions plus jeunes. Enfants et adultes qui veulent redécouvrir activement l’histoire de Blanche-Neige. Même si l’histoire ne change pas !

Un jeu à game over ! Snow White VN dispose d’un arbre de choix assez punitif, pourquoi ?

Ce serait trop facile s’il n’y avait pas de game over ! Nous avions la volonté de corser les choses – mais sans trop frustrer les joueurs, en les forçant à retourner au début du jeu. La version actuelle du gameplay offre un équilibre entre les différents game over et les sauvegardes avant les choix principaux. Le joueur peut perdre plusieurs fois mais il ira au bout du conte, quoi qu’il arrive.

Si c’était à refaire : IA art ou pas ?

Objectivement, non ! J’aime tout faire moi-même. En tant qu’illustratrice, j’aurais l’impression de renier ce que je suis. Par contre, peut-être, je m’en servirais sur les décors moyennant de les retoucher. Il est certain que je gagnerais du temps en collaborant avec une IA sur les backgrounds ; sur les personnages en revanche, j’aime trop les dessiner pour les confier à une IA. En résumé : pas question de tout laisser à une IA. 

Un prochain jeu dans le viseur ?

Oui, un jeu vidéo de plateforme avec Unity cette fois ! En pixel art. Juste un projet à l’heure actuelle, animé d’une vraie envie. Affaire à suivre😉

Je vous souhaite bonne chance et bonne inspiration pour la suite alors ! Merci Marie-Aure pour cette interview !


*Quelques liens pour aller plus loin :

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Influencer le climat en jeu vidéo ?

Puisque ces dernières années, la presse généraliste se décide à parler du dérèglement climatique, voyons un peu ce que propose, dans un autre domaine, les développeurs de jeux vidéo. Car oui, ces créateurs sont influencés par les préoccupations de leur époque ! Et le jeu reste une bonne façon de transmettre, faire réfléchir autant que de divertir.


Si j’évoquais ce sujet dans l’illustration de bonne année 2023 – où j’avais insidieusement teinté l’eau de couleurs étranges, parfois inspirées de ce que j’observe au bassin de l’Erdre – je ne nourris pas la prétention de partager une liste exhaustive ici. Je reste concentrée sur les jeux auxquels j’ai joué ou que j’ai vu joués par mon entourage.

… Donc !

1. Jeux vidéo où le joueur dispose de gameplay pour orienter le changement climatique :

Grande rejouabilité – ces deux jeux peuvent se rejouer autant de fois souhaitées. Vos choix rendent vos partie uniques même si certaines mécaniques sont à privilégier. Et vous avez une influence sur le climat, positive comme négative, selon l’objectif que vous vous êtes fixés en termes de réussites.

Civilisation VI de Firaxis Games, porte sur le développement conjoint de votre territoire avec celui de vos voisins : dès que vous entrez dans l’ère de l’industrialisation avec rejets de gaz à effet de serre, les océans se dilatent, le niveau de l’eau monte… Pour tout le monde ! Autrement dit : le territoire des différents peuplent diminuent en l’absence de barrières anti-inondations (ou de polders pour la civilisation hollandaise). Et une fois que c’est fait, pas de retour en arrière possible, même à l’ère de l’information. La seule réaction possible est de faire amende honorable en s’engageant dans la voie de la décarbonation de son énergie. J’ignore si le réalisme pousse au point de faire fondre les calottes glaciaires et de noter le dégazage des océans en dioxyde de carbone, ou même, en termes de migrations climatiques et de concentration de population. 

Plus optimiste, Écologie de Maxis offre invariablement une note d’espoir car vos actions influencent réellement sur les changements observables dans la ville portuaire d’Evergreen Harbor. Vos choix en tant que joueur portent sur la qualité de l’air, la végétation alentour et le résultat se voit bien dans la ville industrielle progressivement revalorisée, végétalisée et colorée. À tout moment, vous pouvez améliorer ou détériorer l’environnement – ce à quoi vos personnages réagissent de manière autonome. Les non-choix aboutissement eux aussi invariablement à un choix puisque le reste de la communauté continue de voter*, que vous y participiez ou non. Ce que j’apprécie beaucoup, c’est que ces orientations se font collectivement : il faut convaincre les autres habitants et souvent le vote de votre foyer entre en tension avec celui des autres. Le résultat en vaut la peine, la ville et sa forêt s’animent sensiblement ! Certes Écologie se concentre sur la carte d’Evergreen Harbor – ce pack ne s’attaque pas directement au changement global de toutes les maps bien qu’il fournisse un gameplay adaptable et jouable sur tous les mondes du jeu.

Dans Saisons de Maxis, vos choix portent sur la météo* et influencent les précipitations comme l’ensoleillement, les températures excessivement chaudes ou froides, les intempéries types orages ou tempêtes de neige. Pour toutes les maps dont vous disposez. L’effet est surtout observable sur les cultures (plantes et arbustes), sur les comportements des PJ et PNJ ainsi que sur leur décès.

Dans ces deux extensions, Écologie comme Saisons, la caractéristique principale des Sims réside dans le maintien de jauges de besoins, la relation aux autres et les ressources financières. C’est vous qui décidez à quel moment la partie se termine, puisqu’il s’agit d’un jeu de simulation de vie.

*Cet élément de gameplay est paramétrable, vous pouvez le désactiver.

2. Jeux vidéo où le joueur n’influe pas sur le climat mais où a minima, il doit s’y adapter pour survivre :

Ces deux licences sont des jeux de gestion dans un monde postapocalyptique et où vos choix influencent le déroulement de la partie comme sa finalité. Nous n’avez aucune influence sur le dérèglement climatique, vous devez vous y adapter.

The Wandering Village demande une organisation collective – et dans l’idéal bienveillante – pour collaborer avec la créature qui porte voire supporte votre village sur son dos. Un village que vous démarrez de zéro et d’abord un lieu d’accueil aux survivants que vous croisez en chemin, si vous décidez de le secourir. Selon les environnements traversés par la créature Onbu, les ressources varient et peuvent se tarir : en parallèles de spores toxiques, les différents climats traversés sont parfois propices parfois délétères. En tant que joueur, vous tâchez d’anticiper ces aléas, gérez les habitants en groupe comme en individuel… Mais pas la créature directement – un gestionnaire de ses besoins vous aide à la maintenir en santé et vous permet d’instaurer la confiance avec elle. Ensuite émerge une collaboration profitable entre les habitants et Onbu. Car oui, le bien-être d’Onbu et les interactions avec elle influencent la disponibilité des ressources comme le bien-être des habitants. Onbu est-elle une métaphore de la Nature ?

Frost Punk est un jeu de gestion orienté survie dans un milieu particulièrement hostile, entre choix moraux et choix de ressources, aussi bien matérielles qu’humaines, pour subvenir au besoin de votre groupe de survivants. Et dans la mesure du possible, développer une nouvelle cité adaptée à la période glaciaire. La notion de société est déjà établie puisque les PNJ viennent de la ville mais l’adaptation au changement requiert des choix politiques particulièrement âpres. Bien que vous ne contrôliez que le leader du groupe, vous prenez en compte deux jauges pour votre population : espoir et… Mécontentement – qui selon le niveau atteint, aboutissent à un game over. Plusieurs scénarii s’ajoutent au jeu de base et viennent étayer vos décisions, qu’il s’agissent de production minière ou de sauvetage de survivants, d’amélioration de chaleur pour les logements ou le sacrifice de travailleurs. Assez sombre psychologiquement.

3. Jeux vidéo à thématique sous-jacente – Délivrer la nature du mal (de la pollution) :

Contrairement aux autres licences citées, ces deux derniers jeux sont de type action – aventure en solitaire et vos choix n’influencent pas le déroulement de la partie. Ils ont peut-être mal vieilli mais ont l’avantage de l’optimisme, avec un résultat visuel et sonore merveilleux après chaque « nettoyage de pollution ».


Merci à Guigw, Kômori et Cheloux pour leur aide sur les différents gameplays !

Quelques sources en complément, avec des articles :
• Expliquant la pollution engendrée par le cloud gaming sur ConsoFutur;
• Citant des jeux susceptibles de sensibiliser aux changements climatiques sur Pixel Le Monde et sur Geekologie / Daily Geek Show ;
EDIT Mars 2023 : article très récent cette fois sur la même thématique : De « SimCity » à « Terra Nil », les jeux vidéo questionnent notre rapport à l’écologie que je trouve très bien !

En l’occurrence, sur cette thématique, on ressent surtout l’inquiétude des créateurs de jeux vidéo. Normal, ce sont des êtres humains. Après le jeu, place à la vraie vie ?

Justement ce mois-ci, en avril, se tient la journée de la Terre. Il y a quelques années, j’avais réalisé un speed paint pour cette illustration « Earth Day Journée de la Terre » une illustration où les palmiers avaient disparus au profit d’éoliennes – et un speed paint d’ailleurs diffusé en convention la même année. À défaut d’améliorer concrètement et globalement notre environnement, cette journée a le mérite d’attirer l’attention sur ce qui se passe. Pour le reste, au quotidien, c’est au niveau individuel et au niveau de plus petites communautés. Mais je doute parfois de son utilité, comme dans cette simple illustration de l’année précédente.

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Les Sims 4 sur console vs clavier-souris !

Ou une anecdote de test, pour le même jeu, sur ordi et sur console ^-^

Avec l’annonce de gratuité du jeu de base, Kômori et moi avons eu l’occasion de tester le quatrième opus des Sims sur console ! Kômori joue habituellement aux Sims sur Mac et moi sur PC. Au clavier et à la souris, donc. Ce test sur PS5 était aussi un prétexte pour se remettre à la manette et découvrir ensemble quelle expérience propose le jeu vidéo des Sims 4, en mode création de personnage, en mode vie comme en mode construction !

Côté graphisme, nous avons trouvé les couleurs plus réussies, les teintes s’accordent mieux ; comme si le jeu était passé au reshade(1) – et c’est sans doute grâce à la console en elle-même d’autant que côté contraste, le rendu se veut assez doux par rapport aux versions sur ordinateur, Mac comme PC. Côté sonore, sortir le son sur une barre dédiée était également très agréable. Les couleurs chaudes ressortaient mieux, l’ensemble se révélait plus lumineux et se parait de gris colorés réussis.

L’interface graphique s’avère étonnamment la même sur console et sur ordinateur. Or nous nous attendions à une modification substantielle de l’interface(2) ; sur console, l’expérience de navigation entre les menus et sous-menus rend l’expérience plus lente, moins spontanée qu’en desktop : à titre d’exemples, les changements d’aspiration, la manipulation de l’inventaire, ou l’impossibilité de déplacer la caméra dans la construction tandis que le catalogue du mode achat est ouvert. Évidemment, ceci reste un avis personnel ^.~

Côté jeu de base pur et dur, on retrouve les récents contenus qui dynamisent le jeu grâce à un aléatoire unique pour chaque partie – à savoir les histoires de quartier, le système des peurs et, dans une certaine mesure, les défis de scénario. Et la liaison opérée entre le compte sur Origin | EA app (EA) et PS (Sony) nous a permis de retrouver nos créations uploadées dans la galerie.

photographie - manette de Playstation 5 - pour Yrial in Sight lors du test de jeu vidéo Les Sims 4 sur console

En soi, le portage(3) offre peu de dépaysement entre les différents supports mais l’une comme l’autre nous sentons plus à l’aise au clavier – plus rapides car probablement plus habituées ^^ Notre préférence va toujours au binôme clavier + souris pour rentrer les codes (objets de construction, traits additionnels de personnage). Idem, la gestion des fichiers restent un atout majeur sur ordinateur, en ce qui concerne les fichiers de sauvegardes, de foyers, de pièces et de terrains (lots) !


(1) Reshade : programme qui, sur un ordinateur, permet de modifier le rendu graphique d’un autre programme, comme ici un jeu vidéo. Ainsi les couleurs, la luminosité ou l’obscurité, la teinte, la saturation, la profondeur de champ / mise au point et même les détails comme les reflets dans l’eau… Peuvent être modifiés à l’envi par un reshade.

(2) Interface sur console : Kômori précise que le premier opus des Sims, sur PlayStation 2, offrait déjà une interface similaire type « point & clic » à la console. Concernant les Sims 4, elle pense que d’avantages de raccourcis doivent être disponibles. En plus des fonctions attribuées en jeu aux boutons. Car, en dehors du défilement temporel et des actions de base (saisir, vendre…), nous avons finalement utilisé le joystick comme une souris d’ordinateur pour l’ouverture et la fermeture des différents menus et sous-menus.

(3) Portage en jeu vidéo : adapter le jeu de manière à ce qu’il fonctionne sur un nouveau support que celui pour lequel il a été développé en première intention. Fait de passer d’une plateforme, par exemple, un environnement Windows sur PC, à une autre plateforme et un autre environnement, comme une console PlayStation. Idem lorsque plusieurs générations de console s’enchaînent, comme passer d’une PS4 à une PS5 !


L’expérience sur console nous a donc paru nettement plus contemplative que celle sur ordinateur.

Kômori pense qu’elle ses réflexes de manette sont lointains et qu’elle apprécie définitivement la rapidité de la version ordinateur avec clavier et souris ^.~ Personnellement, je ne jouais qu’à la manette avant les Sims 4 et mes autres jeux du moment sont autant sur console que sur ordinateur. Donc concernant TS4 sur PlayStation, je m’attendais à, par exemple, des sous-menus contextuels circulaires directement inclus aux différents boutons, pour l’ouverture des besoins, des inventaires, des notifications, etc. Comme ceux disponibles pour les éléments d’interaction sociales et de dialogue. Mais il est vrai que les Sims 4 est un jeu complexe en termes de possibilités par rapport à, au hasard, un jeu de plateforme ! Un jeu de simulation de vie sur console, c’est un autre monde.

Parlant de mondes, retrouvez nos créations :
– La galerie de Kômori dans les Sims 4 : komori44 sur Origin | EA app
– Ma galerie dans les Sims 4 : SaiseiSims sur Origin | EA app

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Des ennuis pour ne pas s’ennuyer ?

Ok. Il y a une forme d’oxymore dans le titre. Pourtant je crois que l’association de mots contradictoires possédant la même racine reste relativement claire : si des ennuis (des complications, des défis) arrivent à votre personnage, vous risquez moins de vous ennuyer en jeu !

Dit comme ça, ça paraît évident. Nos jeux d’enfants mimaient déjà moult péripéties imaginaires, aussi fantastiques que fantaisistes. En grandissant, les péripéties s’apparentent plus souvent à des contraintes beaucoup moins captivantes et des problèmes souvent peu attrayants. Donc finalement, des ennuis. Moins drôles. Ennuyeux. Voire ennuyants. En a-t-on la même perception en jeu ?


De l’art de créer des ennuis… Ou justement, des péripéties

C’est l’un des ressorts de tout film, toute bande-dessiné, tout roman. Et c’est aussi le but du Jeu de Rôle qui improvise souvent des évènements perturbateurs en alternant des phases d’exploration, de coopération, de réflexion et de combats ! Et si je parle aussi peu des parties de JdR auxquelles je participe, comme de l’actualité (le background) de mes personnages lorsque je les présente ici, rien ne serait aussi palpitant sans l’ingéniosité du Maître de Jeu. Brave MJ qui imagine ou restitue un paradigme (l’univers et ses règles), invente des énigmes à résoudre et tend des guets-apens. Il s’adapte aux joueurs et improvise en fonction d’eux. Un MJ porte, supporte, encourage et guide ses participants ; il les amène à incarner leur Personnage Joueur (leur PJ) et endosse souvent lui-même quelques rôles de PNJ (Personnages Non Joueurs). Le Maître de Jeu reste… Un joueur avant tout !

Bref. Si vous êtes joueur de Sims, quel que soit l’opus, vous devenez, de facto, Maître de Jeu. Vos joueurs sont vos Sims du foyer actif ; vos PNJ, les autres Sims (voisins de quartier, du même monde ou d’ailleurs). Donc d’un certain point de vue, vous êtes entourés d’IA (oui, l’appellation est un peu surestimée mais les Sims ont, je trouve, une forme très approchante par leur autonomie, leurs émotions et la fluctuation de leurs réactions aléatoires). Le gameplay proposé par le studio de développement vous aide à développer une histoire, à vivre des péripéties mais ne fait pas tout puisque vous restez l’essentiel ressort du déroulement du jeu. D’ailleurs, en joueuse de Sims 4, il m’est arrivée d’être en panne d’inspiration (pour différentes raisons).

Des solutions vidéoludiques initiées pour les Sims 4

De mon point de vue, tout porte à croire que Maxis (et / ou EA) se soucie sérieusement de l’ennui des Simmers. Sans mauvais jeu de mots ^.~ En moins de six mois, je note déjà trois ajouts notables autour de la même préoccupation :

  • Les Défis de Scénario initiés au dernier trimestre 2021, accessibles depuis l’interface de jeu des Sims 4, qui proposent des idées en situation de départ et d’arrivée, des objectifs à atteindre via la (re)découverte de certains éléments de gameplay ;
  • La nouvelle playlist officielle « Ways to Play The Sims 4 » lancée dans la foulée, début décembre 2021, sur le compte YT The Sims, qui mettent en avant certaines pratiques de Simmers* ;
  • Les Histoires de Quartier poussées en livraison Les Sims express au premier trimestre 2022, liées aux aspirations déjà disponibles l’an dernier, et qui nourrissent l’impression de vie et de nouveauté, cette fois-ci indépendamment du joueur (même si les possibilités de changement sont paramétrables).

Cette dernière innovation, les fameuses histoires de quartier, s’apparentent un peu à l’aléatoire du jet de dés en jeu de rôle. Cette mécanique renforce aussi l’aléatoire déjà présent dans le comportement des PNJ (les autres Sims en dehors du foyer). Chez les Sims, le jeu de dés est caché mais il existe ^.~


*J’ai aperçu récemment quelques vidéos francophones où le thème de l’ennui dans les Sims 4 est spécifiquement abordé. Les conseils donnés m’ont l’air tout à fait appropriés et finalement, se rapprochent du Jeu de Rôle. Pas évident si on n’en a jamais fait auparavant, surtout qu’en partie de JdR, vous participez à plusieurs, vous êtes présents physiquement (ou à défaut en ligne) et les surprises surgissent d’elles-mêmes au fil des interactions humaines ; tandis qu’en partie de jeu vidéo, dans sa forme actuelle tout du moins, le joueur MJ se retrouve un tantinet seul. Les mises à jour mentionnées plus haut ainsi que la promotion de contenu d’autres joueurs contribueront certainement à améliorer l’expérience ludique. Tout du moins, je l’espère ^__^

Hâte de lire des retours sur le sujet lorsque la communauté en parlera !

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Musique et sonorités dans Les Sims 4

Où j’ai juste envie de noter sur le vif mes impressions sur la bande-son, les effets sonores et le gameplay associé à la pratique instrumentale dans le jeu vidéo Les Sims 4.

Et où je commence par une parodie avant d’attaquer le vif du sujet !

Portée musicale parodique sur la franchise des Sims.
Portée musicale où les altérations = les prismes des Sims et les bécarres = les simflouz !

En termes de gameplay, de jouabilité :

Nos Sims peuvent s’initier à la pratique d’un instrument dès le jeu de base, avec au choix : piano, guitare, violon. Pour ceux qui possèdent « City Living » / « Vie Citadine », le chant et le synthétiseur s’ajoutent à la panoplie. La pratique du chant, du violon et de la guitare dans la rue permettent à vos personnages de récolter des simoleons / simflouz (de l’argent, donc) de la part d’éventuels spectateurs tandis qu’à partir d’un certain degré de maîtrise, vos personnages peuvent composer des morceaux dont ils retireront des droits d’auteurs. Les états d’esprit / moodlets à privilégier pour la pratique instrumentale comme la composition musicale sont l’humeur inspirée et éventuellement l’humeur joueuse.

Bien évidemment, ce n’est qu’une partie. Parler de musique dans les Sims, revient à écouter :

  • Les musiques et chansons des Sims eux-mêmes (en entraînement + en concert lors de l’été des Sims) ;
  • Les musiques disponibles à la radio (chaîne hi-fi et enceinte murale) ;
  • Les musiques passées en mode jeu, en mode construction et en mode CUS…

…Auxquelles on peut ajouter les sons, les bruitages :

  • Les sons produits par les Sims (par la voix ou l’activité du moment), si la caméra est centrée sur eux ;
  • Les autres espèces du jeu (animaux et créatures fantastiques), idem – si dans le champ de la caméra ;  
  • Les bruits hors champs (type vent, orage, pluie, bruissement des feuilles et oiseaux hors caméra).

À titre d’exemples non exhaustifs, je trouve le cri de l’aigle dans l’extension « StrangerVille » vraiment bien rendu, tout comme les gloussements des peluches de poussières dans « Ménage de Printemps » ou les pépiements des droïdes de « Voyage vers Batuu ». Globalement, c’est un sound design très réussi !

Et bien sûr la bande sonore :

J’apprécie énormément les compositions réalisées pour l’album des Sims 4 par Ilan Eshkeri : douce et entraînante sans être trop dynamique. Et j’adore certains morceaux de l’album des Sims 3, composé par Steve Jablonsky. Pour en avoir discuté avec Kômori, Simmeuse des Sims 3 et 4, les deux albums diffèrent vraiment.

Lien vers Deezer pour écouter les morceaux compilés en album :

Ces albums m’inspirent autant pour la construction ou l’écriture que pour d’autres activités. Elles me donnent tout simplement la pêche !


Bien sûr, certains morceaux me dynamisent plus que d’autres. J’adore l’humour inhérent à l’album des Sims 3, de Steve Jablonsky, composé pour le troisième opus du jeu vidéo The Sims : je me croirais dans un dessin animé parodique voire rocambolesque, ou alors d’un film familial trépidant. À titre d’exemple :

  • Le morceau Striking Similarities me fait particulièrement sourire. Le titre d’ailleurs, « similarités frappantes (ou similitudes remarquables) est probablement un jeu de mot entre « Sim » (personnage de simulation) et Similarities ! Je suis toujours amusée par la partition du basson dans ce morceau ! Enfin je pense qu’il s’agit d’un basson et non d’un hautbois – pour vérifier la sonorité de l’instrument, rdv ici dans Le basson, comment ça marche ? Philippe Hanon – Culture Prime ;
  • Le morceau Cartographer’s Simphony, du même compositeur, Steve Jablonsky, est actuellement l’une de mes musiques préférées : cette symphonie du cartographe m’embarque dans une histoire d’enquête, de comparaison d’indices, de voyages imaginés… Avant d’appareiller pour une aventure où la découpe du temps binaire devient ternaire (vers le time code 1 minute) et où la mélode s’anime en une valse entraînante qui m’évoque un navire voguant sur une mer ensoleillée. Autant avant cette première minute, la flûte traversière semble caracoler sur les embruns, autant ensuite ce sont les percussions et les cordes qui apportent une tonalité exotique et insulaire ! 

L’eau sera d’ailleurs le thème des prochains mois de créations partagées avec des constructions dans le sable, en bord de mer ! Une thématique associée à des parties à forte préoccupation écologique et sociale. L’extension « Island Living » / « Îles Paradisiaques » aura la part belle dans les prochains mois ^.~

Remarque : « Îles Paradisiaques » est un pack d’extension est lié aux Sims 4, non aux Sims 3. Je partagerai donc bientôt des builds liés au quatrième opus des Sims, même si je viens de parler de la musique du précédent opus (et que les Sims 3 ont également une extension similaire appelée « Île de Rêve »).


EDIT de février – avec les couinements des peluches de poussière, un kit offert par Kômori que je n’aurai pas acquis spontanément et qui réenchante le quotidien ^-^


Nos créations de personnages et de constructions avec Kômori :

• L’ID de Kômori sur Origin : komori44
• Mon ID de Saisei sur Origin : SaiseiSims

Des créations portées par les musiques des Sims, donc ! Et vous, créez-vous en musique ?

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Festival Partage ta Bulle, regard sur Winteries

L’artbook No-Xice© Winteries a donc fait ses débuts hier, au festival BD « Partage ta Bulle » en terre ligérienne – une journée ensoleillée pour bien débuter. Et une bonne ambiance manifestement !

J’en profite pour faire un petit retour personnel, à présent que ce projet est sorti. J’avais déjà titré un des précédents articles « 2009-2019, un petit avant-après coloré » ; je peux dire aujourd’hui sur Winteries : « 2009-2019, l’aventure continue… ». Au départ, s’il s’agit simplement d’une petite phrase, que seuls les membres du groupe No-Xice ont lu sur notre workflow, elle résume la progression dans mon travail et je l’espère, annonce la suite !

… D’autant que je fais le grand écart sur trois directions dans Winteries : 10 ans sépare mes illustrations, y sont présents des dessins de personnages comme des décors purs, y figure du style manga comme du style réaliste. Pourtant, ces illustrations ont en commun la magie* de l’hiver à mes yeux : le froid saisonnier y rencontre la chaleur humaine, les couleurs vives et sucrées se marient à la blancheur bleutée voire cristalline. C’est une certaine douceur qui y prédomine, un certain calme aussi, et une bonne dose de contemplation surtout ! Des éléments que j’espère vous avoir transmis autour de cette thématique, par ailleurs synonyme d’animation, de festivités et d’activités.

*Cette histoire de « magie » est assez ancienne chez moi : enfant, je m’étais promise de toujours croire en la magie. Rapidement, j’ai réalisé que c’était difficile, peu envisageable, pas crédible dès qu’on cherchait et obtenait l’explication du processus, des causes et des effets, etc. Aussi, à défaut de magie, et pour rester fidèle à ma promesse, j’essaie depuis de voir le merveilleux même dans les petits choses. Ce qui ne nuit en rien à mon scepticisme naturel mais égaye régulièrement mes journées ^.~ J’espère qu’il en sera de même pour vous !

Et sans doute est-ce pour cette raison que mes personnages ont régulièrement l’air tendre, voire le sourire en coin ou carrément la banane ^o^

Même si je n’ai pu participer à l’évènement de Saint-Gildas-des-Bois / Pont-Château, j’ai relayé les informations prodiguées par le Facebook de No-Xice sur Twitter et même Deviant Art – histoire de m’essayer au journal dédié. En conséquence, je ne dispose pas encore de mon exemplaire auteur « Winteries ». Hâte de l’avoir entre les mains ^__^

Merci encore au No-Xiciens qui ont illustré et préparé cet artbook collectif, et à tous ceux qui sont venus nous voir aujourd’hui. Compte-rendu à venir sur le site web de No-Xice© : www.no-xice.com !

Et on se retrouve au festival de l’illustration et de la BD du Pays d’Ancenis le week-end prochain, les 30 et 31 mars pour Ancenis BD !

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Filtres sur Instagram : triche ?

Est-ce de la triche que d’utiliser un filtre pour publier une image ?

Une illustration / un portrait / un décor

Pour partager une illustration, clairement oui, à mon avis. Mais attention ! Je parle de filtres automatisés comme ceux proposés par l’application « photo » de Google, l’application Instagram, etc. Les filtres de réglages inhérents aux logiciels de dessin comme Photoshop, Medibang Paint, etc. font à mon sens partis de la création numérique. Pourquoi ? Parce que c’est à l’auteur du dessin de communiquer une ambiance, une émotion, un sens de lecture ; lorsqu’on utilise un réglage type correction sélective  » hue / saturation  » (hue = couleur, teinte, coloris) on reste relativement maître de ses choix et donc de sa création. A contrario, si l’auteur délègue ses couleurs finales à un logiciel au moment du partage… Ça me dérange davantage. Pour l’exemple, voici un test sur une de mes illustrations  :

Comparatif : version originale de mon illustration suivie de variantes générées avec différents effet de filtres automatisés

Car au final, il ne s’agit plus d’une œuvre originale mais d’une œuvre composite d’une certaine manière : une œuvre avec le dessin, l’encrage ou les valeurs de l’auteur, épaulées par le calibrage artificiel et intelligent réalisé par le développeur de l’application tierce (qui est aussi un auteur). En revanche, en cas de panne créative, pourquoi ne pas tester différents réglages automatisés type Instagram / Google puis choisir une ambiance préalable à une complète colorisation ultérieure ?

Une scène incluant un travail en cours (croquis)

Pour publier une mise en scène, comprenant un décor et une création illustrée ou en cours, ça se discute. J’ai vu de belles choses chez Lÿa – pour Les Illustrations de Lÿa – par exemple. Et il m’est arrivée de tester la chose pour rapidement compenser un défaut de lumière ou restituer l’humeur dans laquelle je dessinais au moment de poster :

Comparatif : trois photos de scènes croquées, la version originale suivie de sa version avec effet de filtre réchauffant

Ici je considère que l’image n’est pas uniquement représentée par le dessin ; le dessin est une partie de l’œuvre et c’est la photographie qui prime sur l’illustration. J’estime que je partage un moment et que le cliché image ledit moment, situe l’action en cours dans un contexte sensitif (par exemple : le bien-être avec une prépondérance de couleurs chaudes). En gros : l’œuvre ici, c’est la photo et d’ailleurs, je signe le croquis mais je n’appose pas mon logo sur ces photographies-là – cf. plus haut avec l’œuvre composite.

Une photographie pure et dure

Pour le partage de photographies, là aussi, tout dépend de la finalité même si l’effet rétro s’est largement démocratisé jusque dans les galeries professionnelles – je pense au Yellow Corner de Nantes notamment. Je penche pour la même position que celle des illustrations décrite plus haut : oui si vous maîtrisez vos réglages à la main, sinon non. Pour en avoir discuté avec deux amies, l’une prend soin de partager ses photos telles quelles avec la fière mention #nofilter ; l’autre affectionne particulièrement les effets rétro et ne lésine pas sur son application. Il est vrai que les filtres apportent une tonalité souvent riche et, même si elle détruit en partie l’image (adjonction de bruit, disparation de teintes), elle a le mérite de donner un cachet à nombre de clichés. Exemple sur une de mes photographies de bougies – un lotus :

Comparatif :  ma photographie originale suivie de versions générées avec différents effet de filtres automatisés

J’ai le sentiment que, ceux qui utilisent les filtres automatisés sont davantage friands de couleurs que de formes. Les filtres Instagram et Google renforcent tant les teintes, les ombres ou les lumières, que la composition semble perdre en importance dans l’histoire que raconte la photographie. Toutefois, mon propose se borne aux illustrations puisque ce blog y est consacré ^.~ Donc si je reparle du sujet, ce sera sur mon site de photo, MDstudio !

Et vous, vous utilisez les filtres pour partager vos dessins et illustrations en réseaux ?

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Concevoir une illustration pour le web

yrial in sight
illustration, marque & logotype – vue pour mobile / téléphone / smartphone & tablette

On se sert beaucoup de photographies pour alimenter les contenus en ligne : une belle / grande image happe le regard, incite à l’engagement, positionne rapidement le produit ou service – je ne reviens pas sur le bagage marketing – communication de l’intérêt des visuels. Qu’il s’agisse de sites d’informations, de sites web vitrine, de boutiques en ligne, de blog ou de réseaux sociaux, une image vaut toujours mille mots.

illustration d’accueil, titre et promesse de la marque – vue pour desktop / ordinateur

Or les photographies n’ont pas la quasi-exclusivité dans ce domaine : les illustrations y ont une petite place ! Ok sur le principe mais concrètement ?

Du temps où l’on construisait des pages non-responsive, il était simple de passer commande et d’y répondre : telle taille, telle résolution, tel sujet à traiter, tel poids de fichier. Éventuellement des items sur des calques transparents (que IE gérait très mal et qu’il fallait hacker en CSS lors de la mise en page). Le plus compliqué qui pouvait se produire, entre guillemets, c’était de produire un pattern : un motif qui puisse se répéter soit sur un axe x, soit un sur axe y, ou les deux. Pour résumer, l’illustrateur livrait une image comme une commande de tableau : une image à dimensions et à proportions fixes, affichée à 100%. Il subsistait des surprises entre les tailles et la colorimétrie des écrans clients mais ça s’arrêtait là, en gros.

imbrication d’illustration en header et background – vue pour desktop

Puis les tailles d’écrans des ordinateurs ont commencé à s’harmoniser, tandis que les supports et les types de réseaux s’étendaient au profit des téléphones portables – smartphones et tablettes de résolution très variable. Du wap monochrome on passe à Internet, le vrai ! Et finalement, les webdesigners / graphistes web / intégrateurs s’engagent dans un design responsive : la conception web qui s’adapte au support, quel qu’il soit.

En conséquence, côté illustrateur, concevoir une image percutante de nos jours demande un peu plus de souplesse et d’imagination. Tout d’abord, il faut « relever » les principales situations où l’image apparaîtra :

  • desktop – au moins un format d’écran
  • tablette – en version portrait et paysage
  • smartphone – idem, les deux orientations

Puis se demander si le message sera conservé, si l’image restera lisible :

  • L’image sera-t-elle tronquée et comment ?
  • Que reste-t-il de visible une fois l’image redimensionnée au support ?

comparaison entre vue pour téléphone et ordinateur : le décor en background disparaît

C’est d’autant plus vrai si votre dessin accueille du texte, qu’il soit déjà aplati dans l’image ou rajouté dynamiquement par-dessus. A ce stade, vous pouvez normalement établir un ou plusieurs canevas. Pour ma part, je démarre mon étude en 72dpi à partir de screenshots issus de la maquette conceptuelle ou de la version bêta ou + (suivant l’avancement du projet). Il est intéressant à ce stade de gribouiller plusieurs compositions, de manière à décider du type de formats / nombres de variantes :

  • Quel format livrer pour couvrir ses différentes possibilités ?
  • Faut-il une image adaptée à chaque situation ?

quadrillage pour une illustration* en vue ordinateur

même quadrillage, même croquis d’illustration* pour vue téléphone et tablette

Là vous devez normalement avoir un bon échange avec l’intégrateur du projet : s’il est prévu d’importer une image par media (en css) ou s’il est au contraire demandé un visuel global. Je vous fais grâce de toutes les modalités du CSS3 qui sont riches ! Chacun son métier :-p

Ensuite vous pouvez vous lancer dans votre créa, en belle définition pour être à l’aise, à partir de vos crayonnés en basse déf 🙂 Sans oublier les validations intermédiaires avec le client !

une illustration de décor pour un header qui accueille un texte dynamique par dessus

Et vous préparez mentalement à ce qu’il y ait des surprises XD


Ceci reste vrai quel que soit le medium que vous utilisez : traditionnel ou numérique, 2D ou 3D. Évidemment, tout cela demande à évoluer lorsqu’on pourra visiter un espace web en 3D – véritablement en 3D comme avec Oculus Rift ou HTC Vive pour n’en citer que deux ! Hâte de voir l’évolution de la toile dans les prochaines décennies !

*Pour l’anecdote, entre le moment où j’ai démarré cette illustration et aujourd’hui, le thème WordPress de mon portfolio a changé ses préconisations en matière de taille d’image… Résultat, ça ne correspond plus à ce que j’avais anticipé. Donc pour le moment, je garde le header issu de Tempus Fugit !


Et vous, vous dessinez pour quel media ?

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Compte-rendu vernissage Mangasia

Parce que je comptais bien parler de Mangasia en parallèle de l’expo à Luce Courville, mais que j’ai d’abord confié l’article pour une parution No-Xicienne.

Voici mon compte-rendu sur le vernissage de l’exposition Mangasia !

Au Lieu Unique à Nantes, le vendredi 29 juin 2018


… Un formidable travail de collection et de présentation !

Taiwan, Corée du Sud, Indonésie, Japon, Chine, Hong Kong, Philippines, Inde, Thaïlande, Singapour … Plus de 20 pays (ou territoires) sont explorés : les bandes-dessinées semblent affluer de toute part à Mangasia ! C’est impressionnant de voir la richesse et la diversité qu’il nous est proposé de découvrir, le plus souvent remis en contexte et séquencé par thème, ce qui offre plus qu’un simple catalogue – ce que je craignais au départ.

La surface d’exposition paraît tout de suite confortable : le Lieu Unique offre une grande salle, scénarisée en six sections pour l’occasion. Comme lors des précédents évènements, le visiteur est guidé dans une ambiance tamisée en clair-obscur par des textes en Français comme en Anglais – qui lui décrivent un type narratif ou définissent un genre d’œuvre. En parallèle, une frise historique nous raconte les principaux évènements sociaux (guerre et paix, élections et prises de pouvoir…) qui jalonnent les parcours de vie et influencent de fait les créateurs, dans leur liberté comme dans leur censure, dans leurs récits et leurs approches.

Qu’il s’agisse de manga Japonais, de komiks Philippins, de manhua Coréens ou de one-baht Thaïlandais, je suis allée de découverte en découverte. J’ai vraiment apprécié y trouver des planches originales et des ouvrages en couleurs comme en noir et blanc, de toutes les époques ; j’ai adoré l’espace sur les Yokaï, le bestiaire surnaturel et les fables en général avec le dieu singe, ainsi que la relative parité entre héros et héroïnes en général. D’autant qu’il y a un petit espace lecture pour feuilleter directement !  J’ai été impressionnée par la gigantesque estampe sur bois en trois panneaux. Quant aux curieux de plus de 16 ans, ils peuvent se documenter dans un espace réservé aux « dessins de printemps » (shunga mais aussi yaoi, yuri) et aux muzan-e « dessins d’atrocités ». Plus grand public, sont présent des références au cosplay et à l’animation…

… Bien qu’en comparaison du foisonnement d’œuvres papier qui nous sont présentées, on trouve le numérique plus rare. Alors que certains textes citent des projets d’adaptations de bd à l’écran en Inde et aux Philippines par exemple, c’est surtout le Japon qui m’a semblé présent en termes de diffusion sur place : quatre zones de projections avec notamment des extraits d’Astro Boy, de Princess Saphir et une performance de la vocaloid Hatsune Miku, ainsi qu’une interview du dessinateur Naoki Urasawa (Pluto, Billi Bat, Monster…). Pour diverses raisons, il a sans doute été plus aisé de se procurer ses enregistrements.


Personnellement, j’apprécie que soit expliqué au grand public la diversité des œuvres et surtout, des sujets et des lecteurs ou spectateurs : il y a 30 ans et pendant longtemps, une censure importante avait été appliquée en France sur les programmes télévisés – du fait d’une méconnaissance des animés, dans son rapport audience – contenu. C’est un sujet que l’on aborde dans les conférences No-Xice justement. Et aujourd’hui, à l’exposition Mangasia, un autre pas est fait pour expliquer qu’il existe des bandes-dessinées et animés pour les petits, les adolescent.e.s, les jeunes adultes, les salary men / woman, etc. Et ça, ça fait plaisir !


L’exposition « Mangasia, Merveilles de la bande dessinée d’Asie » – du 30 juin au 15 septembre 2018. Je vous recommande sincèrement d’y aller ! Si vous voulez voir quelques photos, je laisse toujours la primeur à No-Xice ^-^

Compte-rendu par Saisei – le 3 juillet 2018

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Drawings trends & art challenges

On en entend parler, ils sont nombreux mine de rien !

Les « tendances dessineuses » ou « challenges artistiques » semblent fleurir sur Internet – en particulier, sur Twitter que je suis plus que tout autre réseau social. En anglais ou globish*, ces « drawings trends » ou encore « art challenge » motivent régulièrement des centaines voire des milliers de dessinateurs autour de techniques ou de thèmes communs, souvent avec une saisonnalité.

En voici quelques-uns, par ordre calendaire :

#learnuary
– Mois de janvier, on partage un tutoriel sur un sujet au choix.

#faebruary
– Mois de février, dessin d’inspiration fantastique et féérique : environnement / décor, personnage de conte – humains ou créatures – pour des créations mignonnes ou effrayantes, paisibles ou facétieuses.

#mermay
– Mois de mai, dessin de sirène, au choix / libre a priori.

#JuneFae
– Mois de juin : fantasy comme pour février, avec des fées (Fairies), lutins (Pixies), elfes de maison et autres gobelins (inspiration > Elves, Brownies, Hobs, Goblins, Hobgoblins…)

#junicorn
– Mois de juin : licornes, dessin libre a priori.

#JuneBug
– Mois de juin : insectes à l’honneur ! Papillons de jour, papillons de nuit, scarabées, coccinelles, abeilles… Dessin libre.

#Smaugust
– Mois d’août : dragons ! A priori dérivé de Smaug, hein vu le nom ^^ Dessin libre.

#Sketchember
– Mois de septembre : crayonnés, croquis, tout semble permis au crayon gris !
(crayon à papier, crayon de papier, crayon de bois, du rough ou un truc bien léché, comme vous voulez). Dessin libre.

#INKtober
– Mois d’octobre, dessin à l’encre traditionnelle exclusivement. Sujet quotidien fourni à titre d’inspiration sur la « prompt list » inktober et initié par Jake Parker.

#gnomevember
– Mois de novembre, dessin de gnomes et par extension, lutins, farfadets, leprechauns, nains de jardin (garden gnome), voire petits trolls suivant leur représentation. Sujet libre a priori.

 

Les challenges intemporels :

#Sketch_Dailies
– Toute l’année, du lundi au vendredi, un thème, technique libre ! Sujet quotidien fourni par Sketch_Dailies.

#FairyFriday ou #faeryfriday
– Tous les vendredis de l’année, principe dérivé de #faebruary et #junefae > le vendredi, c’est féérie ! Sujet libre, initié par Meredith Dillman alias Faierie Friday.

La façon de procéder reste la même :

  1. Dessiner (selon le thème, exemple une sirène…)
  2. Poster le dessin en ligne (sur Twitter ou autre réseaux sociaux)
  3. Étiqueter avec le mot-clé du thème (ici le hashtag #faery[…] selon l’exemple)

 

J’écris cet article car c’est quelque chose qui m’a manqué lorsque je m’y suis intéressée : une liste indicative de ce qui se fait, avec lien direct vers la source d’origine pour chaque challenge participatif. Bien évidemment, les tendances naissent, vivent et s’éteignent, certaines ne rencontrent pas leur public ou leurs auteurs.

Voilà pour ce petit tour d’horizon, qui je l’espère, en inspirera quelques-uns ! C’est toujours sympathique et chaleureux de se retrouver dans une tendance à certains moments ; voir ce que les autres ont imaginé et réalisé sur le sujet, découvrir d’autres artistes et se faire découvrir en retour : )

 

N’hésitez pas à me communiquer d’autres challenges que vous aimez : )

Et bon dessin à tous \^o^/

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*globish = global english

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