Effets d’acrylique… En peinture numérique !

Ou plus exactement : comment apporter à la peinture numérique une impression de mouvement via la texture du papier ou du pinceau ! Ici je parle plutôt de peinture épaisse susceptible d’imiter certains effets du traditionnel. Les trois méthodes présentées dans cet article peuvent bien sûr être associées entre elles.

En l’occurrence, je n’ai jamais trouvé d’effets imitant l’aquarelle, même avec le logiciel de dessin numérique Corel Painter qui pourtant disposait d’un algorithme pour imiter la migration de pigments. Donc partez du principe que l’effet recherché dans cet article s’apparente à des effets de stries et d’empâtements dans l’épaisseur de la peinture, moins de type gouache (douce et mate) et plutôt de type acrylique (texturée et brillante).

Cet article suppose que toute l’illustration est réalisée en numérique. Il est évidemment possible de réaliser un jus à l’acrylique, voire toute la toile en acrylique, de la scanner puis d’effectuer des rehauts en numérique. Je n’écarte pas les techniques mixtes, bien au contraire – même si ce mémo traite uniquement de méthodes totalement numériques ^.~


Méthode 1 : préparer une texture imitant de larges coups de brosse

  • Avantage :
    • Rapide à effectuer ;
    • Faisable même après l’illustration terminée.
  • Inconvénients :
    • Le mouvement de la peinture ne suit pas l’effet de texture et le rendu peut paraître artificiel ;
    • L’effet s’estompe presque totalement si on regarde la peinture de loin, idem sur certaines impressions papiers.

Sur un calque séparé, passez de grands coups de brosse avec un pinceau aux poils espacés – comme cette étape d’illustration réalisée pour une bannière web avec un style peinture acrylique* :

Monochrome – travail de texture à grands coups de pinceau – peinture numérique

Ensuite changez le mode de fusion de ce calque de texture, placez la peinture en dessous – comme ici pour l’illustration de l’elfe aux crocs saillants* :

Monochrome – illustration de l’elfe aux crocs saillants – peinture numérique

A appliquer aussi bien sur une illustration en couleurs qu’en noir et blanc – comme sur ces décors montagneux à destination de cartes de vœux :

Les modes de fusion peuvent varier suivant l’effet désiré – mode produit, incrustation… Tout est bon ! Il est aussi intéressant de jouer avec la balance des couleurs du calque de texture (le noir et blanc n’est pas toujours la bonne solution) ainsi que sur son niveau de contraste et son degré d’opacité. Parfois j’efface certaines zones avec un masque de fusion.


Méthode 2 : utiliser des pinceaux texturés dès la mise en couleur

  • Avantage : la texture suit le mouvement de la peinture, effet plus naturel ;
  • Inconvénient : demande de travailler les brosses en amont, voire de travailler les effets pendant la peinture. Rendu plus « cra-cra » mais c’est l’effet recherché !

Créez des brosses à base de points espacés ou trouvez-en sur internet et dessinez directement avec. Ou mixez deux brosses ensembles : ici j’utilise un pinceau de base texturé via le gestionnaire des brosses dans Photoshop – puisqu’il est possible d’appliquer une brosse par dessus une autre et les effets sont très sympas – comme sur ce portrait d’après une statue :

portrait d’homme d’âge mur – inspiration statue homérique – peinture numérique

Méthode 3 : recourir à l’outil « doigt » voire au « pinceau mélangeur »

  • avantage : comme pour la méthode 2, le rendu est naturel ;
  • inconvénient : c’est la méthode la plus longue à mon avis, car elle demande de travailler masse par masse et strie par strie ! Bien que s’y ajoute l’agréable sensation de « barbouiller » ^o^

Prenez un pinceau de base, placez des masses et mélangez ! Vous pouvez estomper et déformer à l’aide du « pinceau mélangeur » ou de l’outil « doigt » – comme sur cette récente carte de vœux des crocus* émergeant de la neige :

Happy New Year : I wish you the best to come
Crocus émergeant de la neige – carte de vœux à grands coups de pinceau – peinture numérique

Zoom sur une étude la nature, ici des griffes, où seule la fourrure de l’animal est travaillée au doigt, ce qui permet aux griffes, nettes, de bien ressortir du dessin :

étude la nature – griffes de chat – peinture numérique

L’utilisation du « mélange au doigt » ou « outil doigt » reste la méthode longue mais j’y reviens ponctuellement, par réflexe. Pour une raison simple : lorsque je débutais en numérique, je n’avais trouvé que cette approche pour obtenir l’effet désiré, en l’absence de brosse texturée. Depuis Adobe a ajouté un autre outil similaire : le pinceau mélangeur – je parle donc ici des deux outils.


Si je conserve quelques souvenirs de la gouache au collège, je n’ai, en revanche, encore jamais peint en acrylique – excepté pour des rehauts de blancs et sinon, sur les murs de l’appartement ! L’idée maîtresse de cet inventaire des techniques : comment apporter à la peinture numérique des effets de texture où l’œil perçoit des différences de dépôts colorés, disposés en stries.

Donc quand je parle d’effets acryliques sur les peintures numériques, je me réfère à ce que je vois sur Internet concernant la technique traditionnelle d’une peinture épaisse ; mon avis se limite donc aux coups de pinceaux texturés visibles pendant et ou / après finalisation de la peinture. Et je dois avouer que j’y trouve un certain charme : la texture « à grands coups de pinceaux » apporte aussi bien de la chaleur que du mouvement !


Article du 28 juin 2019 finalement posté sur Yrial le 9 août 2020 – faute de nouvelles fraîches à partager.

Sources citées :

Un article sans prétention, un mémo sur ma pratique qui je l’espère, vous sera utile si vous ne maîtrisez pas déjà ces techniques ! A présent, à vos pinceaux…

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