Le château de Duchesse Anne, à Nantes, propose une exposition sur les relations entre Chine et Occident au 18° et 19° siècle : intitulée la Soie et le Canon, elle retrace les principales étapes de cet échange, depuis le départ de l’Amphitrite en 1700 jusqu’aux guerres de l’opium (dernière en 1860).
Une première partie est ainsi consacrée aux routes et aux cartographies de l’époque, principalement en Anglais et en Latin, aux outils de navigation et aux différents obstacles à la mise en route d’un tel projet (méconnaissance de la mer et des courants, des côtes approximatives et une forte mortalité de l’équipage); on y a apprend également que l’actuelle ville de Lorient a été construite un peu plus tard spécialement pour ces échanges, et s’appelait à l’époque « L’Orient » ! Logique !
Vient ensuit la partie que j’ai préférée, sur les influences chinoises – certes superficielles – en Occident : commande de robes aux motifs orientaux de prospérité, paravent, soie, porcelaine, thé, composition paysagiste; plusieurs réalisations graphiques étayent le propos, comme par exemple les marchands de thé ou des portraits de l’époque. Il est amusant de voir que, côté occidental (Français, Hollandais, Anglais), le goût pour la Chine s’accroit et suscite une certaine forme d’effervescence culturelle tandis qu’en Chine, le commerce est confié à quelques marchands et reste encore anecdotique.
La troisième et dernière partie de l’expo recentre le sujet sur les modalités d’échanges, entre autre la question de l’argent des Amériques puis de l’Opium, en « paiement » des marchandises Chinoises, avec la suite tragique qu’on lui connaît; de désillusions en méfiance, l’expo a toutefois la finesse de présenter à la fois les enjeux économiques et intellectuels, à travers les écris de Victor Hugo, notamment, sur le pillage du Palais d’Eté. L’expo dure du 26 Juin au 07 Novembre, plus de renseignements ici si cela vous tente.