C’est dans le cadre des Utopiales de Nantes, lors de la journée Manga Tan, que j’ai pu assister à la projection de Voyage vers Agartha, une initiative de l’association Univers Partagés (que je remercie au passage pour cette découverte !). Dernier long métrage animé du réalisateur Japonais Makoto Shinkai, cette révélation est – à mon humble avis – comparable aux réalisations du studio Ghibli !
On y retrouve les principales figures de style du genre : une jeune héroïne féminine, la rencontre d’un jeune homme, un univers onirique et le fameux parcours initiatique. Dans un certain sens, on pourrait presque comparer le Voyage vers Argatha, au Voyage de Chihiro, tout en gardant à l’esprit que la cible n’est bien évidemment pas la même : en effet, si le Voyage de Chihiro traite discrètement le deuil de l’enfance, Voyage vers Argatha esquisse indirectement le deuil du premier amour.
De prime abord, Voyage vers Agartha est résolument classique dans sa structure : la composition scénaristique de cet anime reprend les bases du conte, incluant la fameuse aide magique – sous les traits d’un charmant petit renard (?) appelé « Mimi » – tandis que le rythme des péripéties nous emmène à un épilogue ouvert sur le devenir des principaux protagonistes. Une base solide donc, qui sert un thème principal de taille : le deuil de la mort, ou tout du moins, celui des êtres chers disparus.
Par ailleurs, ce conte foisonne de références mythologiques :
– une terre de légende disparue (comme Atlantide, le paradis terrestre où règnerait harmonie entre dieu(x) et homme(s));
– un monde souterrain (voyage au centre de la terre de Jules Verne, où l’on débouche sur un écosystème stable des plus surprenants) ;
– le royaume des morts (comme le royaume grec d’Hadès ou égyptien d’Osiris).
Le tout lié à une cosmogonie animiste forte, propre ici à la culture shinto, toujours aussi impressionnante.
Ajoutez à cela les graphismes de toute beauté, la fluidité de l’animation et la justesse des personnages, vous obtiendrez une perle de l’animation !!!
Voyage vers Agartha m’a autant séduite par sa poésie que sa richesse évidente. A noter que nombres de mes voisons de salle sont partis avant la fin ^^° – ce qui m’a valu de voir l’épilogue entrecoupé – et l’ont trouvé un peu long ; il est vrai que l’angle manifestement contemplatif de la situation initiale peut vous paraître lent, donc vous voilà avertis. L’animé est diffusé en France par l’éditeur Kazé ; il ne semble donc pas avoir bénéficié d’une sortie en salles et a directement entamé une vie DVD – d’où ce petit article.
Ça l’air pas mal dis donc. J’était complètement passé à côté, faisant un peu l’impasse sur les trucs japonais cette année. Je vais voir un peu ça, merci!
J’hésite un peu à voir ce Makoto Shinkai, trop ghiblien sur le fond et la forme, mais tu as titillé ma curiosité ! Il faudrait que je l’essaye.
Une de ses anciennes oeuvres, 5cm per second, est un film magnifique où le ton contemplatif prend tout son sens. D’ailleurs le thème … ah non je ne vais pas te spoiler 😛